31/08 - Un grand petit tour

Et voilà...

Ce petit tour pas loin de chez nous était à peine préparé. Nous avions tracé grossièrement un itinéraire le long de la côte Normande jusqu'en Belgique, puis réservé un billet de retour Lille-Le Mans.

Puis charger les vélos et en route...

Et pourtant, en moins de deux semaines et à peine 1000 kilomètres nous avons :

• été aspergé d'eau par les camions sur le pont de Normandie ;
• papoté avec deux cyclos-voyageurs, à l'abri sous le pont ;
• été salués des dizaines de fois par des gens admiratifs ;
• retrouvé par hasard les cyclo-voyageurs rencontrés le matin, pique-niquant sur le bord de la falaise ;
• été spontanément invités à boire un café et visiter un potager, quelque part en pays d'Auge (et nous sommes repartis avec 2 concombres) ;
• mangé des camemberts
• descendus et remontés les innombrables cols inversés de la côte d'Albâtre et du Boulonnais ;
• dormi gratuitement dans un camping "parce que çà me fait plaisir" ;
• eu la surprise de découvrir la "véloroute du lin", tout juste ouverte et somptueusement aménagée ;
• retrouvé pour la seconde fois et toujours par hasard à une terrasse de café Jacques et Sylvie, les cyclo-voyageurs rencontrés sous le pont de Normandie 2 jours avant ;
• fait un bout de chemin avec eux ;
• visité incognito l'atelier de HallAventure.fr, assembleur du vélo de Jacques, et passionné ;
• été secourus de bon coeur par des vacanciers alors qu'il n'y avait rien dans le village où nous arrivions ;
• mangé des huîtres sur la plage ;
• observé des colonies de phoques sur les bancs de sables de la baie de Somme ;
• poussé les vélos sur la plage en faisant la course avec la marée montante ;
• vu les côtes anglaises et compté les bateaux traversant le channel ;
• été littéralement propulsés par le vent sur les grandes plages du nord ;
• chaque jour été abordés par des gens curieux et sympathiques (vous venez d'où / vous allez où / vélo électrique / z'êtes courageux / moi aussi j'ai voyagé comme vous / moi aussi j'aimerais le faire / etc...) ;
• eu le sentiment d'être respectés par les automobilistes (même en France, un peu...) ; 
• apprécié le calme des chemins de halage de Belgique, réservés aux vélos ;
• pédalé sur des routes plates, mais plates... ;
• croisé des dizaines et des dizaines de cyclistes en tous genres ;
• poussé jusqu'en Hollande, pour le plaisir de changer de pays ;
• découvert la "LF1", véloroute du nord, avec l'envie d'y revenir ;
• savouré les réseaux cyclables de Belgique et de Hollande ;
• campé dans un pré au bord d'un étang, entre deux zones industrielles ;
• renoncé à cuire nos légumes dans une eau marron ;
• été bercés par la pluie tombant sur la tente ;
• été réveillés par les oies ;
• mangé des gaufres et bu des bières ;
• des frites aussi ;
• ... mais pas souvent des moules (trop chères) ;
• roulé quelque soit le temps ;
• traversé la rivière Lys sur un bac mû à la godille ;
• visité des magasins de vélo (un peu décevants, d'ailleurs) ;
• traversé des zones industrielles, aussi ;
• eu un choc en retrouvant la circulation en France ;
• noué une nouvelle amitié, prometteuse de futurs bons moments ;
• etc...

Tout ces moments, agréables ou pas, ces impressions, ces rencontres, ces petits bonheurs, rien de tout cela n'était prévu. C'est ce qui fait le voyage, et c'est ce qui rend optimiste : Il y a plus de bienveillance dans le monde qu'on ne l'imagine. Les choses bougent, les mentalités évoluent. Voyager à vélo n'est plus incongru.

Ce voyage était un "petit" voyage et pourtant... mêmes sensations d'être dans une bulle, d'être dedans et dehors à la fois, de savourer chaque minute, d'être portés par le temps, le hasard, ...

Il en faut peu... pour être heureux... poudoum poudoum (Baloo, le livre de la jungle, version Disney)

Lundi, c'est boulot... Nous avons tous les deux la chance d'avoir un métier passionnant. Nous le faisons du mieux que nous pouvons et nous y tenons. Mais à chaque reprise l'envie d'être ailleurs est plus forte...